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Production d'électricité et de biofertilisants à la Sogas : Le DG de L'ONUDI salue l'initiative

Dr. Lamine Ndiaye, Dg Thecogas au milieu, Li Yong, Dg Onudi à droite

M. Li Yong, Directeur général de l'ONUDI (Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel) a récemment effectué une visite à la Sogas (ex-Seras) au niveau d'une centrale produisant de l'électricité, de l'eau chaude et des bio-fertilisants à partir des contenus des panses des animaux abattus. M. Li Yong a consigné dans le «Livre d'Or» que Thecogas qui allie des résultats immédiats, tant du point de vue monétaire, de la production énergétique et de la gestion de l'environnement est sans conteste une société du futur.

U
ne mutation assez profonde est en train de s'opérer au niveau de la Sogas (Société de gestion des abattoirs du Sénégal), ex-Seras, qui abrite une société dénommée Thecogas Sénégal. Cette dernière excelle dans la production de l'électricité et de bio-fertilisants à partir des déchets animaux. L'activité a permis à la Sogas de réduire ses factures d'électricité de l'ordre de 65%, ce qui équivaut à une capacité d'éclairage de 250 foyers, sans compter la mise à disposition d'eau chaude destinée à l'entretien et au nettoyage efficace des locaux à l'issue des différentes phases d'abattages des animaux, particulièrement pour faire disparaître les traces de sang et de graisse. De sorte que les odeurs pestilentielles qui se dégageaient à l'intérieur et aux alentours des abattoirs ont laissé place à une atmosphère beaucoup plus respirable, en sus d'un environnement marin dorénavant beaucoup moins pollué. Parce que les déchets qui habituellement étaient déversés sur la baie de Hann sont traités sur place pour fournir de l'électricité et des bio-fertilisants qui contribuent à une croissance extrêmement rapide des cultures maraîchères.

L'expérience assez originale a incité le Directeur général de l'ONUDI, M. Li Yong, à venir à Dakar pour effectuer une visite au niveau des installations, en compagnie de la représentante résidente du PNUD à Dakar. L'activité de valorisation des déchets est, à maints égards, salutaire. D'où la nécessité pour les autorités de l'État d'y apporter un soutien financier pour sa vulgarisation un peu partout à travers le Sénégal. Du fait que cette expérience peut constituer une véritable bouffée d'oxygène pour la société de distribution d'énergie (Senelec) qui fait face à un déficit dans ce domaine.

En procédant à la signature du Livre d'Or, à la fin de sa visite, le DG de l'ONUDI a qualifié Thecogas de «société du futur», ce qui prouve le degré de la satisfaction éprouvée par M. Li Yong par rapport à cette société qui a pour vocation de «tout recycler et de ne rien jeter».

La benne déverse les déchets biodégradables dans la fosse de transformation

PROCESSUS

Le processus de production se déroule en 4 pôles dont le premier se trouve être le pôle bio-chimique qui produit du biogaz à partir de la récupération de déchets solides provenant des bêtes dépecées et 30% de déchets liquides de ces animaux. Le tout est déversé dans un puits disposant d'un mélangeur chargé de broyer les quantités en les réduisant en particules infiniment plus petites qui sont ensuite récupérées dans une grosse bâche complètement fermée, que l'on appelle un digesteur à bâche, d'une contenance de 8 000 m3. C'est ainsi que pendant 40 jours de fermentation des particules en l'absence d'air et de tout oxygène, le travail de méthanisation arrive à son terme avec la production d'électricité et de bio-fertilisants destinés à l'agriculture et au maraîchage, lesquels sont d'une efficacité incontestable dans la mesure où les résultats obtenus dépassent largement ceux des engrais qui, de plus, contiennent des substances chimiques donc toxiques.

Il faut signaler que le digesteur a une capacité d'absorption de 30 tonnes de déchets solides par jour, et de 8 tonnes d'eaux usées provenant des abattoirs.

Et M. Talla Cissé, le patron de la Sogas, de dire sa satisfaction liée à la production de l'électricité qui permet à sa structure de faire des économies de l'ordre de huit (8) millions de FCFA sur sa consommation mensuelle chiffrée à douze (12) millions. En outre, la Sogas qui figurait au top 5 des grands pollueurs est passée au statut de société verte produisant une énergie saine qui contribue à la production de fertilisants bio très performants dans le domaine agricole d'après les résultats des études et tests effectués durant cinq ans par les plus grandes universités d'Europe et du Sénégal.

M. Lamine Ndiaye, le DG de Thecogas, a, pour sa part, évoqué le système de valorisation des déchets qui permettent de produire l'électricité et les engrais bio-fertilisants. Selon lui, la Sogas n'est plus polluante, depuis que les déchets sont traités, ce qui permet de sauvegarder la baie de Hann qui en était le réceptacle. De son point de vue, sous peu, il faudra s'attendre à «la guerre des ordures» ; qui aura lieu, dans la mesure où les ordures pourront être échangées contre un crédit d'électricité, si bien que chacun aura le réflexe de conserver ses ordures que l'on s'empressait aujourd'hui de jeter dans le camion de ramassage. Une vision futuriste qu'il convient de prendre très au sérieux pour ne pas rater le train de l'émergence économique, précise M. Ndiaye.

Valorisation des ordures

La matière première utilisée pour la méthanisation (fermentation) est la matière organique. Elle se trouve dans les résidus agricoles et les déchets verts non ligneux des collectivités. De même, d'autres types de matières biodégradables sont susceptibles d'être valorisées en énergie. Il s'agit des déchets d'industries agro-alimentaires (fruits et légumes, abattoirs, laiteries, graisses, industries de transformations de poissons), des déjections animales (fumier, lisier), des ordures ménagères, de la fraction fermentescible des déchets des halles et marchés, des invendus des grandes surfaces et autres restaurants, etc.

Source: Mamadou WATHY Lagazette

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